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AMERINDIENS -INDIENS D'AMERIQUE

MASSACRE DE WOUNDED KNEE

MASSACRE DE WOUNDED KNEE
MASSACRE DE WOUNDED KNEE

LE CONTEXTE

Grande victoire des amérindiens lors de la bataille de little Bighorn en 1876 sonne paradoxalement la fin de la résistance Indienne. La débâcle de Custer en fait un martyr pour les américains et le gouvernement ordonne l'attaque des sioux. Sitting Bull fuit vers le Canada, Crazy Horse fini pas se faire tuer et en 1980, les indiens sont vaincu, malgré quelques résistances comme dans l'Oregon.

C'est alors que se met en place le système des réserves où les indiens sont parqués pour être dépendants du bon vouloir des blancs. En ce qui concerne les Sioux, une grande réserve avait été crée, mais elle est vite divisée en six petites parties, pour principalement diviser les peuples Lakotas et attiser les dissensions entre chefs. 

Personnage du peuple Lakota
Personnage du peuple Lakota

Cela répond aussi aux intérêts des propriétaires de l'Est, conformément à la politique clairement affichée du gouvernement « de rompre les relations tribales » et d’obliger « les Indiens à se conformer au mode de vie de l'homme blanc, pacifiquement si possible ou sinon par la force ».

Une fois les réserves « ajustées », les tribus sont séparées en unités familiales sur des parcelles de terrain de 320 acres, soit 130 hectares.

En raison de la sécheresse, les récoltes de 1890 sont insuffisantes pour assurer l’alimentation des Sioux. Malheureusement pour les Amérindiens, le gouvernement a aussi réduit les rations de moitié, les Amérindiens étant jugés « paresseux ». Comme le bison a, de plus, été pratiquement exterminé de la plaine quelques années plus tôt, les Sioux sont frappés par la famine.

LA GHOST DANCE, REVOLTE SPIRITUEL

A la fin des années 1880, apparait dans le Nevada un rite à tendance messianique, la Gost Dance. Son créateur est un indien Paiute, Wovoka qui a trente cinq ans en 1888; il prône un religion syncrétique, en partie inspirée par le Christianisme et l'avènement d'un monde indien sans Blancs, avec l'arrivée sur terre du Grand Esprit, selon lui, le seul moyen de communiquer avec les esprits est la danse, d'où le nom de ce rituel. Il défend également un retour aux traditions, aux anciennes coutumes, et un attitude pacifiste.

GHOST DANCE
GHOST DANCE

Le mouvement spirituel fait rapidement tâche d'huile dans les réserves indiennes, où les habitants sont confinés et désespérés, assistant à la disparition de leur culture suite aux programme de civilisations des Américains. Evidemment, il arrive jusque chez les Sioux et sa popularité commence à inquiéter les autorités Américains et les colons.

L'ASSASSINAT DE SITTING BULL

Le grand chef Sioux l'un des héros de Little Bighorn. En 1980, il est le chef de la réserve de Standing Rock où il continu de défendre le mode de vie traditionnel, sévèrement attaqué et menacé par la politique Américaine qui a décidé de civiliser les indiens en tentant de faire disparaitre leu r culture. Son histoire et son action, même pacifique, en font toujours quelqu'un de gênant pour les autorités Américaines.

SITTING BULL

Le Général Miles et l'agent McLaughin, qui gère la réserve, s'arrange alors pour faire accuser Sitting Bull de soutenir un mouvement de protestation autour du phénomène de la Ghost Dance. Ils envoient la police indienne de la réserve pour l'arrêter : une échauffourée éclate, des coups de feu et Sitting Bull s'écroule. Nous sommes le 15 décembre 1890, deux semaines plus tard c'est le massacre de Wounded Knee.

Général Miles
Général Miles

Quatre cents Hunkpapas lakotas fuient à la réserve indienne de Cheyenne River des Lakotas miniconjous. 38 Hunkpapas lakotas du village de Sitting Bull trouvent refuge dans le campement des Miniconjous de Bigfeet dans la réserve de Cheyenne River. Miles ordonne aussitôt l'arrestation de Bigfeet, mais l'armée temporise, espérant que la réputation de pacifiste de ce dernier préviendra les hostilités. 

réserve indienne de Cheyenne River
réserve indienne de Cheyenne River

Quand les Hunkpapas arrivent, apeurés par la venue de nombreux soldats dans la réserve, les 300 Miniconjous décident d’abandonner leur village et de rejoindre le chef Red Cloud, qui ne fait pas partie du mouvement de la Danse des esprits, à l’agence de Pine Ridge.

chef Red Cloud
chef Red Cloud

Ignorant les intentions des Indiens, et craignant que la destination de Bigfeet  ne soit le bastion des adeptes de la Danse des esprits dans les Badlands, le général Miles déploie les 6e et 9e régiments de cavalerie pour bloquer les Miniconjous.

Le clan de Bigfeet est intercepté par le major Samuel Whitside et environ 200 hommes du 7e de cavalerie, régiment qui avait été décimé à Little Bighorn par les Sioux 14 ans auparavant. Whitside transfère Bigfeet, qui souffre d'une sévère pneumonie, vers une ambulance de campagne et escorte les Lakotas à leur camp pour la nuit à Wounded Knee Creek. L'armée fournit aux Lakotas des tentes et des rations. Les Indiens sont comptés : il y a dans le village 120 hommes et 230 femmes et enfants.

Tribu Bigfeet
Tribu Bigfeet

Le matin suivant, les Lakotas trouvent face à eux le reste du régiment avec son commandant, le colonel James W. Forsyth, arrivé pendant la nuit, ainsi qu'une batterie de canons Hotchkiss du 1er régiment d'artillerie. Les armes sont disposées sur une petite colline surplombant le campement. Forsyth informe Whitside que les Lakotas doivent être transférés dans un camp militaire à Omaha dans le Nebraska.

colonel James W. Forsyth
colonel James W. Forsyth

LE MASSACRE 

Le massacre s'est déroulée le 29 décembre 1890Le 7e de cavalerie a reçu l'ordre du commandant du département de la Platte, le général John Brooke, de désarmer le clan de Bigfeet avant le transfert vers le Nebraska. La veille au soir, après avoir été escortés au camp et avoir été encerclés de toute part, les Lakotas sont considérés comme des prisonniers virtuels. Forsyth choisit de ne pas essayer de les désarmer dans la soirée.

Au matin, les hommes lakotas sont rassemblés et informés qu'ils doivent remettre toutes leurs armes à feu. Les soldats, craignant que des armes restent cachées, commencent à fouiller les tentes, provoquant la colère des Lakotas qui, selon l'armée, sont sous l'influence d'un chaman miniconjou, Yellow Bird.

Lorsque les soldats tentent de désarmer un Lakota nommé Black Coyote, un coup de feu part. Une fusillade générale s’ensuit. La plupart des hommes lakotas, encerclés par les soldats, sont abattus. Les survivants se dégagent. C’est alors que les canons bombardent le village des femmes et des enfants.

MASSACRE DE WOUNDED KNEE
MASSACRE DE WOUNDED KNEE

On a longtemps prétendu que 146 Lakotas avaient été tués, ainsi que 25 soldats de la cavalerie des États-Unis qui comptait également 35 blessés, Big Foot figurant parmi les morts.

En fait, l'armée américaine reconnaît aujourd'hui que c'est 300 à 350 Amérindiens qui périrent lors de ce « massacre », terme utilisé par le général Nelson Miles dans une lettre du 13 mars 1917 au commissaire aux affaires indiennes. Les soldats tirant de tous les côtés, on pense que certains d'entre eux ont été tués par leur propre régiment, mais aucune enquête n'a permis de connaître la vérité.

lieutenant James D. Mann
lieutenant James D. Mann

Le lieutenant James D. Mann, un des principaux responsables du tir, meurt de ses blessures dix-sept jours plus tard, le 15 janvier 1891, à Fort Riley dans le Kansas.

CONSEQUENCE

Lorsque la tempête de neige qui s'est abattue entre-temps se calme, les militaires embauchent des civils pour enterrer dans une fosse commune les victimes lakotas : officiellement, 84 hommes et garçons, 44 femmes et 18 enfants. De plus, 7 Lakotas meurent à l'hôpital de Pine Ridge des suites de leurs blessures.

Le colonel Forsyth, désavoué par le général Nelson Miles, est immédiatement relevé de son commandement. Une enquête militaire approfondie menée par Miles critique les dispositions tactiques prises par Forsyth, tout en l'exonérant de sa responsabilité. Le secrétaire à la guerre rétablit alors Forsyth dans son commandement du 7e régiment de cavalerie. La cour juge que, pour la plupart, les soldats de la cavalerie ont essayé d'éviter les atteintes aux non-combattants.

Insigne du 7e régiment de cavalerie
Insigne du 7e régiment de cavalerie

Néanmoins Miles continue à critiquer Forsyth qui, selon lui, a délibérément désobéi aux ordres. C’est du général Miles que vient l'opinion selon laquelle Wounded Knee est un massacre délibéré plutôt qu'un drame provoqué par des décisions malheureuses (l’opinion publique américaine étant alors généralement favorable à Forsyth).

Vingt «médailles d'honneur» sont attribuées à des soldats du 7e de cavalerie pour leur conduite durant le massacre. Aujourd'hui encore, les Amérindiens réclament instamment qu'elles soient requalifiées en «médailles du déshonneur».

Beaucoup de non-Lakotas vivant près des réserves interprètent la bataille comme la défaite d'un culte meurtrier, la Danse des esprits, faisant l’amalgame entre les adeptes de ce culte et les Amérindiens en général.

Peu après le massacre, un jeune journaliste, L. Frank Baum (qui deviendra plus tard célèbre en tant qu'auteur du Magicien d'Oz) écrit dans l'Aberdeen Saturday Pioneer du samedi 3 janvier 1891 :

 jeune journaliste, L. Frank Baum
 jeune journaliste, L. Frank Baum

 

«L'Aberdeen Saturday Pioneer a par le passé déclaré que notre sûreté dépendait de l'extermination des Indiens. Après leur avoir fait du tort pendant des siècles, nous devrions, afin de protéger notre civilisation, insister encore et débarrasser la terre de ces créatures indomptées et indomptables. De cela dépend la sécurité des colons et des soldats commandés par des incompétents. Autrement, nous pouvons nous attendre à ce que les années futures nous apportent autant de déboires avec les Peaux Rouges que les années passées.»

Vers la fin du XXe siècle, les critiques se font plus vives. Beaucoup considèrent l’évènement comme une des plus grandes atrocités de l'histoire des États-Unis. Il est ainsi commémoré par la chanson engagée Bury My Heart at Wounded Knee (« Enterre mon cœur à Wounded Knee »), écrite par Buffy Sainte-Marie. Il est aussi le sujet d'un livre à succès de l'historien Dee Brown, publié en 1971 (New York ; Holt, Rinehart & Winston) : Enterre mon cœur à Wounded Knee : la longue marche des Indiens vers la mort (Bury my Heart at Wounded Knee, an Indian History of the American West).

Dernier conflit armé contre les Amérindiens ?

Wounded Knee est généralement considéré comme l'évènement qui met fin à 400 ans de guerres indiennes. À strictement parler pourtant, le massacre n'est pas le dernier conflit entre les Amérindiens et l'armée des États-Unis.

Une escarmouche a lieu à la Mission Drexel, le lendemain du massacre de Wounded Knee, qui entraîne la mort d'un soldat de la cavalerie et où six autres, appartenant au 7e de cavalerie, sont blessés. Cet évènement à la Mission Drexel fut presque totalement éclipsé par le drame de la veille. 

Les danseurs lakotas, qui ont été convaincus de se rendre, préfèrent fuir en apprenant ce qui s'est passé à Wounded Knee. Ils brûlent plusieurs bâtiments de la mission, puis attirent un escadron du 7e de cavalerie dans un guet-apens et le harcèlent jusqu'à l'arrivée des renforts du 9e régiment de cavalerie.

 

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