1 Août 2023
Pontiac, chef des Outaouais (tribu des Grands Lacs), prend la tête des tribus de l'Ohio et des Grands Lacs pour chasser les Britanniques. Malgré l'occupation militaire de la Nouvelle-France, Pontiac continue le combat pour protéger son territoire contre les Britanniques.
La rébellion de Pontiac va se propager chez les autres peuples amérindiens. Les guerriers de nombreuses tribus rejoignent le soulèvement indien dont le but est de repousser les forces et les colonies britanniques hors de leur territoire. Ce conflit débutera la dernière année de la guerre de Sept Ans franco-anglaise (1754 - 1763).
Le conflit fut causé par les politiques désavantageuses qu'imposaient les Britanniques après avoir battu les Français durant la guerre de la Conquête (1754-1760). Les guerriers de nombreuses tribus rejoignirent le soulèvement indien dont le but était de chasser les troupes et les colons britanniques de la région. La guerre est nommée du nom du chef outaouais Pontiac, le plus prééminent des chefs amérindiens durant le conflit.
En 1752, un contingent de 240 Canadiens et Outaouais attaqua le village de Pickawillany (aujourd'hui Piqua, Ohio). Ce village, en dépit des alliances et des traités, permettait aux Anglais de commercer sur leur territoire. Pontiac fit peut-être partie du groupe qui mit fin à ces activités séditieuses.
En 1755, les Anglais attaquèrent le Fort Duquesne (aujourd'hui Pittsburgh). À la garnison française qui défendait le fort s'ajoutèrent 1000 alliés amérindiens, 300 Outaouais de Détroit (dont faisait très probablement partie Pontiac) et 700 de Michilimackinac. Les alliés victorieux infligèrent une terrible défaite à leurs agresseurs britanniques.
En 1757, Pontiac informa Pécaudy de Contrecœur au Fort Duquesne que les Anglais avaient tenté de le tromper en lui disant que Québec avait été capturée. Par ce mensonge, ils espéraient acquérir son amitié. Pontiac déclara avoir résisté à ces avances et ne manqua pas de rappeler à Contrecœur les avantageuses promesses qui avaient été faites aux amis de la cause française.
En 1758, plusieurs Outaouais de Détroit se battaient toujours contre les Anglais à proximité du Fort Duquesne que les Français avaient été obligés d'abandonner le 24 novembre. Les victoires anglaises commencèrent alors à se multiplier. Après la prise de Louisbourg, de l'Île Royale (l'île du Cap Breton), des forts Carillon (Ticonderogua, N.Y.) et Niagara (Youngstown, N.Y.), la victoire britannique sembla de plus en plus inévitable.
Les Britanniques organisèrent une rencontre avec les Outaouais en août 1759 et deux des chefs de la tribu étaient présents pour affirmer leur bonne volonté à l'égard des Anglais. Pontiac n'était pas présent à cette rencontre. Le village de Pontiac était si divisé sur la question que plusieurs Outaouais qui désiraient s'allier à l'Angleterre avaient dû quitter le village pour aller s'établir plus au sud.
En mai 1763 la révolte Pontiac commença lorsque les Amérindiens, offensés par les politiques du général britannique Jeffery Amherst, attaquèrent plusieurs forts et implantations britanniques. Huit forts furent détruits et des centaines de colons furent tués ou capturés tandis qu'un nombre plus important quitta la région.
LA REVOLTE DE PONTIAC
"Nous ne sommes pas vos esclaves. Ces lacs, ces forêts et ces montagnes sont notre héritage et nous n'y renoncerons pas au profit de qui que ce soit." Pontiac
Seule maintenant, l'armée britannique pouvait maintenir l'ordre dans la région. Une mission pour occuper les forts français envoyée par le Général Amherst rencontra l'opposition des Indiens. Soutenu par d'autres chefs de tribus (les Outaouais, les Ojibwas, les Hurons, les Potawatomis et d'autres chefs de la région du lac Supérieur),
Pontiac le chef de guerre des Ottawa se rebelle. Très intelligent, il comprit que les Anglais seraient plus dangereux pour les Indiens que ne l'avaient été les Français qui, du fait de leur implantation peu nombreuse, ne convoitaient que peu de terres.
Le 05 mai 1763, Pontiac appelle les nations amérindiennes Ouataouais, Hurons et Potéouatamis à la guerre contre les anglais, en assiégeant les forts de l'intérieur désormais occupés par les anglais. Pontiac et deux des chefs potawatomis forcèrent les fermiers à fournir leurs hommes en nourriture, ce qui ne fit rien pour augmenter leur popularité auprès des Canadiens.
Malgré tout, la révolte fit rage pendant plus d'un mois dans les pays d'en haut. En mai, dix navires anglais furent capturés par les Outaouais avec leurs équipages et leurs provisions. Les forts Miami et Saint-Joseph tombèrent aux mains des Illinois et des Miamis. Le fort Ouiatanon (près de Lafayette dans l'Indiana) fut capturé par les Weas, des Mascoutens et les Kickapoos alors que les Ojibwas s'emparaient du fort Michilimackinac.
Les Sénécas, les Delawares, les Shawnees et les Hurons se joignirent à l'insurrection et capturèrent plusieurs autres postes militaires dont le fort Venango (aujourd'hui Franklin en Pennsylvanie), le fort de la Rivière au Boeuf (Waterford, Pennsylvanie) et le fort de la Presqu'île (Erie, Pennsylvanie).
Amherst qui avait d'abord sous-estimé les Amérindiens ordonna que des troupes se mettent en marche vers le fort Détroit pour écraser les rebelles. Pontiac, lui, fit une ultime tentative pour gagner les Canadiens à sa cause. Zacharie Chiquot et environ 300 jeunes hommes acceptèrent de se joindre à lui. Mais plusieurs autres francophones décidèrent de s'allier aux Anglais. Les guerriers autochtones vont semer la terreur pendant cinq semaines avant de s'attaquer à "Fort Détroit" où ils échoueront.
Les Français, à la demande d'Amherst, informèrent les Indiens qu'une paix était signée entre eux et les Anglais, et qu'ils ne pouvaient donc plus les soutenir. Pontiac fit la paix, mais elle ne fut acceptée par les tribus qu'après de longues luttes. La pacification de l'Ouest n'était pas encore faite. Du début de la colonisation à la fin de la guerre de Sept Ans (1763), les Anglais ont réussi à éliminer peu à peu des territoires américains les Suédois, les Hollandais et finalement les Français.
Pendant ce temps à New York, le général Amherst était complètement dépassé par les événements. Enragé contre Pontiac et ses alliés, il autorisa ses hommes à échanger des couvertures infestées de petite vérole aux Amérindiens dans le but qu'ils soient exterminés par la maladie, une première dans les annales de la guerre biologique. Plusieurs documents indiquent que la manoeuvre eut bien lieu et qu'elle fut un succès.
La maladie fit bientôt des ravages horribles parmi les Amérindiens de la région. Amherst écrit également à ses hommes: "Vous ferez bien, ainsi que d'user de tous autres procédés capables d'exterminer cette race abominable. Je serais très heureux si votre plan de les chasser avec des chiens était mis en œuvre!"
Pontiac demeura chez les Arkansas et continua à prêcher la rébellion avec un chef shawnee du nom de Charlot Kaské. Il caressait maintenant le projet d'une grande confédération des tribus amérindiennes du nord et du sud qui pourrait tenir tête à l'envahisseur anglais. Mais après un dernier refus de la Nouvelle-Orléans d'envoyer des renforts, Pontiac accepta finalement de signer la paix avec l'Angleterre. La première conférence eut lieu à Ouiatanon en juillet 1765.
Pontiac déclara qu'il signerait l'accord seulement à la condition que les Britanniques n'envahissent pas le territoire. Il expliqua que la conquête des forts français ne donnait pas à l'Angleterre le droit de posséder le territoire et de le coloniser à leur guise.
Les Français étaient venus vivre parmi les Amérindiens en frères et non pas en seigneurs. Il ajouta que la France ne les avait jamais conquis et n'avait jamais acheté leurs terres, celles-ci leur revenaient donc de plein droit. La paix fut signée en présence des Outaouais, des Ojibwas, des Hurons et des Potawatomis.
Le 20 avril 1769, Pontiac se rend à Cahokia pour faire du troc. Un jeune guerrier Peoria appelé Pihi ou Chien Noir l'accompagne. Lorsqu'ils quittent le poste de traite, Pihi assomme Pontiac. Le grand chef tombe et Pihi le poignarde.
L'assassinat de Pontiac met un terme à la vie d'un farouche guerrier et marque le début d'une légende. Bien que sa rébellion se soit avérée un échec, l'exemple de Pontiac inspirera bon nombre de ses successeurs dans leur résistance à la domination des Européens.
DIFFERENT NOM DONNE AU CONFLIT
Le conflit est nommé d'après son plus fameux participant, le chef outaouais Pontiac et les variantes incluent
L'une des premières désignations était « guerre de Pontiac et de Kiyasuta » ; « Kiyasuta » étant une écriture alternative de Guyasuta, un influent chef mingo/séneca. La guerre fut largement désignée. « conspiration de Pontiac » après la publication en 1851 de The Conspiracy of Pontiac de Francis Parkman. Cet ouvrage influent qui servit de base à tous les autres livres sur la guerre pendant près d'un siècle est toujours publié aujourd'hui.
TRIBUS IMPLIQUEES
Les Amérindiens impliqués dans la rébellion de Pontiac vivaient dans une région mal définie de la Nouvelle-France appelée Pays-d'en-Haut qui était revendiquée par la France jusqu'au traité de Paris en 1763.
Les Amérindiens de ce territoire étaient regroupés en de nombreuses tribus. À l'époque, une « tribu » désignait plus un groupe ethnique ou linguistique qu'une entité politique. Aucun chef ne parlait au nom de l'ensemble d'une tribu et les tribus étaient elles-mêmes divisées. Par exemple, certains chefs outaouais participèrent au conflit tandis que d'autres restèrent à l'écart.Les tribus du Pays-d'en-Haut se répartissaient en trois groupes.
Le premier regroupait les tribus de la région des Grands Lacs : les Outaouais, les Ojibwés, les Potawatomis et les Hurons-Wendat.
Ils étaient alliés de longue date des colons français, avec qui ils vivaient, commerçaient et se mariaient. Les Amérindiens des Grands Lacs s'inquiétèrent de la nouvelle souveraineté britannique après la défaite française. Lorsqu'une garnison britannique prit possession du Fort Pontchartrain du Détroit en 1760, les Amérindiens les avertirent que « Dieu a donné ce pays aux Indiens ».
Le second groupe correspondait aux tribus de l'est du Pays des Illinois et incluait les Miamis, les Weas, les Kickapous, les Mascoutins et les Piankashaws. Comme dans la région des Grands Lacs, ces peuples avaient une longue histoire d'amitié avec les Français. Durant la guerre de Sept ans, les Britanniques furent incapables de projeter leur forces dans le Pays des Illinois qui se trouvait à l'extrémité occidentale du conflit et les tribus de la région furent donc les dernières à négocier avec les Britanniques.
Le troisième groupe comprenait les habitants de la vallée de l'Ohio : les Delawares, les Shawnees et les Mingos. Ces tribus avaient émigré dans la vallée de l'Ohio au début du siècle pour échapper à la domination des Britanniques, des Français et des Iroquois.
À la différence des deux autres groupes, les tribus de l'Ohio n'avaient pas d'affinités particulières avec les Français et avaient combattu avec eux lors de la guerre de Sept ans uniquement pour chasser les Britanniques. Ils signèrent une paix séparée avec les Britanniques à la condition que leurs troupes quittent la vallée. Cependant, après le départ des Français, les Britanniques renforcèrent leurs forts plutôt que de les abandonner. Les tribus de l'Ohio repartirent donc en guerre en 1763 pour essayer à nouveau de chasser les Britanniques.
Au nord du Pays-d'en-Haut, la puissante Confédération iroquoise resta à l'écart de la guerre de Pontiac. Du fait de leur alliance avec les Britanniques, connue sous le nom de Covenant Chain (en). Néanmoins, la nation iroquoise la plus occidentale, les Sénécas, étaient mécontentes de l'alliance. Dès 1761, les Sénécas avaient commencé à envoyer des messages aux tribus des Grands Lacs et de la vallée de l'Ohio pour leur demander de s'unir pour chasser les Britanniques. Lorsque les hostilités commencèrent en 1763, la plupart des Sénécas étaient prêts au combat
Même si les combats cessèrent après les expéditions de 1764, les Amérindiens continuaient de prêcher la résistance dans le Pays des Illinois où les troupes britanniques devaient prendre possession du Fort de Chartres conformément au traité de Paris de 1763. Un chef de guerre nommé Charlot Kaské émergea comme le plus anti-britannique des chefs de la région, surpassant momentanément Pontiac en influence. Kaské voyagea vers le sud jusqu'à La Nouvelle-Orléans pour essayer d'obtenir l'aide française contre les Britanniques.
En 1765, les Britanniques décidèrent que l'occupation du Pays des Illinois ne pourrait être réalisée que par des moyens diplomatiques. Les représentants britanniques se concentrèrent sur Pontiac qui était devenu moins belliqueux après avoir appris la trêve de Bouquet avec les Amérindiens de la vallée de l'Ohio. L'assistant de Johnson, George Croghan, se rendit dans le Pays des Illinois à l'été 1765 et bien qu'il ait été blessé durant le voyage par une attaque des Mascoutins et des Kickapous, il parvint à rencontrer et à négocier avec Pontiac.
Alors que Charlot Kaské voulait brûler vif Croghan, Pontiac appela au calme et accepta de se rendre vers l'est où il signa un traité de paix formel avec William Johnson à Fort Ontario le 25 juillet 1766. Ce n'était pas réellement une reddition car aucun territoire ne fut cédé et aucun prisonnier ne fut rendu. Plutôt que d'accepter la domination britannique, Kaské quitta le territoire britannique en traversantle Mississippi avec d'autres réfugiés français et amérindiens.
CONSEQUENCE
La proclamation royale de 1763 établissait une frontière entre les Treize colonies britanniques et les territoires amérindiens à l'Ouest. Le nombre total de morts causé par la rébellion de Pontiac est inconnu. Environ 400 soldats britanniques furent tués au combat et peut-être 50 furent capturés et torturés à mort. George Croghan estima que 2 000 colons avaient été tués ou capturés, un nombre souvent réutilisé comme 2 000 colons tués. Les violences poussèrent environ 4 000 colons de Pennsylvanie et de Virginie à quitter leurs maisons. Les pertes amérindiennes sont mal connues mais on estime que 200 guerriers ont été tués au combat et que d'autres morts sont à déplorer si la guerre biologique initiée à Fort Pitt a fonctionné.
La guerre de Pontiac a traditionnellement été décrite comme une défaite amérindienne mais les historiens la considèrent aujourd'hui comme une impasse militaire puisque si les Amérindiens n'ont pas réussi à chasser les Britanniques, les Britanniques n'ont pas pu conquérir les territoires amérindiens. Les négociations et les compromis plutôt qu'une victoire sur le champ de bataille ont finalement mis fin à la guerre. Les Amérindiens ont en quelque sorte remporté une victoire en forçant le gouvernement britannique à abandonner les politiques d'Amherst et à créer une relation avec les Amérindiens basée sur l'alliance franco-amérindienne.
Les relations entre les colons britanniques et les Amérindiens, qui avaient été sévèrement endommagées durant la guerre de Sept ans, atteignirent un nouveau minimum durant la rébellion de Pontiac. Selon l'historien David Dixon, la « guerre de Pontiac fut sans précédents par son atroce violence car les deux camps semblaient intoxiqués par un fanatisme génocidaire». L'historien Daniel Richter qualifie la tentative amérindienne de chasser les Britanniques et les attaques des Paxton Boys contre les Amérindiens comme des exemples de nettoyages ethniques. Les habitants des deux camps en arrivèrent à la conclusion que les colons et les Amérindiens étaient fondamentalement différents et ne pouvaient pas vivre ensemble. Selon Richter, la guerre vit l'émergence d'une « nouvelle idée selon laquelle tous les Amérindiens étaient "Indiens", que tous les Euro-Américains étaient "Blancs" et que ceux de chaque coté devaient s'unir pour détruire l'autre».
Le gouvernement britannique arriva également à la conclusion que les colons et les Amérindiens devaient être séparés. Le 7 octobre 1763, la Couronne délivra la proclamation royale de 1763 réorganisant l'Amérique du Nord britannique après le traité de Paris. La proclamation, déjà rédigée lorsque la guerre de Pontiac éclata, fut rapidement délivrée après que les nouvelles du soulèvement furent arrivées à Londres. Ce document traçait une frontière entre les colonies britanniques du littoral et les terres amérindiennes à l'ouest des Appalaches, créant ainsi une immense « réserve indienne » s'étendant des Appalaches au Mississippi et de la Floride au Québec. En interdisant aux colons d'entrer dans les terres amérindiennes, le gouvernement britannique espérait éviter de nouveaux conflits. L'historien Colin Calloway écrivit que la « proclamation royale reflétait la notion selon laquelle la ségrégation et non l'interaction devait caractériser les relations entre les Amérindiens et les blancs».
Les effets de la guerre de Pontiac furent durables. Comme la proclamation reconnaissait officiellement que les peuples amérindiens avaient certains droits sur les terres qu'ils occupaient, elle a été qualifiée de Bill of Rights amérindienne et elle continue de servir de base aux relations entre le gouvernement canadien et les Premières Nations. Pour les colons britanniques et les spéculateurs fonciers, la proclamation semblait annuler les gains obtenus lors de la guerre avec la France. Le mécontentement sapa l'attachement des colonies au Royaume-Uni et contribua à la Révolution américaine. Selon Colin Calloway, « les colons américains lancèrent une guerre d'indépendance victorieuse douze ans après en partie à cause des mesures prises par le gouvernement britannique pour essayer d'empêcher une autre guerre comme celle de Pontiac ».
Pour les Amérindiens, la guerre de Pontiac démontrait la capacité d'une coopération pan-tribale à résister à l'expansion coloniale anglo-américaine. Même si le conflit divisa les tribus et les villages, elle fut la première résistance multi-tribale amérindienne contre la Colonisation européenne en Amérique du Nord et la première à ne pas s'être terminée par une défaite complète des Amérindiens. La proclamation de 1763 n'empêcha pas les colons britanniques et les spéculateurs fonciers de s'étendre vers l'Ouest et les Amérindiens furent obligés de former de nouveaux mouvements de résistance. Commençant avec les conférences organisées par les Shawnees en 1767, des chefs comme Joseph Brant, Alexander McGillivray, Blue Jacket et Tecumseh tentèrent de créer des confédérations pour raviver l'esprit de résistance de la guerre de Pontiac