23 Juillet 2023
L'histoire du cheval chez les peuples amérindiens est celle d'une longue disparition de l'espèce du continent américain accompagnant la fin de la dernière période glaciaire, elle commence réellement par son importation dans les navires des colons européens au 16 ème siècle. Adopté par les tribus amérindiennes aussi bien au Nord qu'au Sud du continent, le cheval fait d'elles des peuples cavaliers reconnus. L'adoption de chevaux par les différents peuples amérindiens influence profondément leur manière de vivre et leur culture.
La relation des Amérindiens avec le cheval est source de nombreux fantasmes, les opinions allant d'une vision poétique de bons sauvages capables d'incroyables et mystérieuses prouesses équestres, à celle de barbares exploitant le cheval sans vergogne.
La difficulté à connaître la vérité est en grande partie due au fait que les peuples amérindiens n'ont légué aucun écrit : quand les premières études ethnologiques ont lieu, leur culture s'est déjà considérablement modifiée sous l'influence des colons européens et de leurs descendants. De plus, aucune recherche n'a été faite avant le 20ème siècle concernant leur maîtrise de l'élevage et de l'équitation.
Les Amérindiens sont vraisemblablement devenus des peuples cavaliers en raison de leur mode de vie nomade, impliquant un contact étroit et permanent avec le cheval4, et de leur spiritualité tournée vers la survie. «La machine à vapeur, l'électricité et le pétrole n'ont pas apporté autant de changements dans notre culture que le cheval n'en produisit dans la culture des Indiens des Plaines.»
ADOPTION PAR LES AMÉRINDIENS
Dès la fin du 16 ème siècle, les Apaches et les Navajos ont parfaitement intégré le cheval. Il est plus facile pour eux de faire des razzias et des vols de chevaux déjà dressés que d'aller capturer des chevaux revenus à l'état sauvage, ce qui demande beaucoup d'habileté pour la capture et de savoir équestre pour le débourrage. Cela reste valable pour les autres tribus par la suite, les guerriers trouvant un titre de gloire et de reconnaissance dans leur habileté à voler des chevaux chez l'ennemi. Des témoignages d'époque rapportent avoir vu des montures marquées chez les Indiens.
Vers 1670, des annales espagnoles évaluent le nombre des chevaux de colons européens disparus à plus de 100 000. Le cheval se diffuse vers les tribus de l'Est et les Indiens des Plaines, jusqu'au Pacifique. Les peuples chasseurs et guerriers trouvent rapidement l'intérêt qu'ils peuvent tirer de ce nouvel arrivant. Les échanges, les guerres et les razzias intertribales amènent le cheval chez les Comanches au début du 17ème siècle : ils deviennent les cavaliers de légende admirés de tous et des commerçants de chevaux. En 1800, le cheval est présent partout et adopté sur pratiquement tout le continent américain.
Lorsque les grands troupeaux de bisons des plaines d'Amérique du Nord furent presque anéantis, les tribus amérindiennes sont contraintes de se sédentariser dans des réserves et le rôle du cheval devient celui d'un simple animal de travail. Les petits animaux rustiques à l’endurance réputée sont croisés avec des animaux de trait.
DANS LA CULTURE
La mythologie indienne permet de se représenter la place qu'a occupée le cheval pour ces peuples. Les Amérindiens attribuent aux chevaux des qualités en fonction de leur robe, ainsi, ceux qui portent une robe pie avec juste les oreille colorées (robe tovero) sont nommés des « medecine hat » et crédités de pouvoirs surnaturels.
L'hippophagie est généralement taboue : la tribu des Sioux Lakota, au Dakota du Sud, protège un troupeau de chevaux sacrés (Sacred horses) et le considère comme des membres de la famille, à la manière des vaches sacrées de l'Inde.
DÉNOMINATION
Leur goût pour tout ce qui est voyant amène les indiens nord-américains à préférer les chevaux de couleurs. La capture d'animaux sauvages met également en valeur les qualités et la bravoure de celui qui tente l'aventure et la réussit.
APPALOOSA
L'Appaloosa était le cheval des Indiens Nez-Percés. il est une race originaire du nord ouest des états unis. La grande particularité de ces chevaux est d'avoir très souvent une robe tachetée, entre autres caractéristiques physiques étonnantes. Sa taille ne peut pas être inférieure à 1.40 m, et sa robe est marquée en partie ou en totalité de petites taches. Ses crins sont peu fournis, et le blanc de son oeil est visible. Ses sabots doivent être striés de noir et de blanc.
Au 16eme siècle, les espagnols débarquèrent sur la côte sud-est de l'Amérique du Nord en montant des chevaux tachetés. Se répandant à travers tout le pays, ceux-ci atteignirent les riches paturages des actuels états de l'Oregon, de l'Idaho et de Washington. Vivant près de la rivière Palouse, les indiens Nez-Percés élevèrent ces chevaux, tout en les sélectionnant, afin de ne jamais obtenir la même couleur de robe, de façon à identifier chaque cavalier qui les montait.
Les Nez Percé de la rivière Palouse sont devenus des cavaliers particulièrement émérites et leurs remontes qui incluaient beaucoup de chevaux tachetés étaient estimées et enviées par les autres tribus. Les historiens croient qu’ils ont été la première tribu à élever sélectivement pour les traits spécifiques, tels qu’intelligence, vitesse et endurance. Ils gardaient le meilleur et faisaient du commerce avec ceux qui étaient moins désirables. Quand les colons arrivèrent dans cette région, ils appelèrent les chevaux Nez Percé " chevaux de la Palouse " du nom de la rivière, avec le temps cela s’est transformé en " palousey " et ensuite " appalousey " .
Pendant la guerre de 1877 qui vit s’affronter les Nez Percés et le gouvernement américain, les Appaloosas ont permis aux guerriers de semer la cavalerie américaine. Sous la tutelle du grand chef Joseph, la tribu s’enfuit sur plus de 1300 milles par des chemins très accidentés. Quand ils rendirent les armes dans le Montana, leurs troupeaux furent dispersés.
L’Appaloosa traversa alors une période bien difficile, il faisait partie d’une nation vaincue, un cheval dont le temps était venu et s’en était allé. Il y avait bien quelques propriétaires de ranchs qui continuèrent à élever des chevaux pour leurs propres usages, mais les chevaux tachetés de l’élevage des Nez Percés se perdaient peu à peu. Alors, un historien cavalier du nom de Francis Haines publia un article dans un magazine équestre au sujet de l’Appaloosa, nous étions en 1937.
La réaction du public fut formidable et Haines lui donna suite avec plusieurs autres articles sur l’espèce. Au bout d’une année, le support du public était suffisant pour inciter six hommes à créer l’Appaloosa horse club ensembles.
Depuis le milieu du XXème siècle, de très nombreux croisements avec des chevaux Quarter Horses et Pur-sang sont effectués. Au début du XXIème siècle, peu de différences existent, à part la robe, entre les Appaloosas, les Quarter Horses et les Paint Horses qui forment les trois races autorisées dans les concours internationaux de monte Western. Désormais, l'Appaloosa est l'une des races les plus populaires aux États-Unis. Les éleveurs Nez-Percés préfèrent le nom de Palouse Horse ou Nez Perce Horse pour le cheval issu de leurs élevages.
Il était grandement apprécié des Indiens pour sa robe, sa beauté et sa force. Le Paint Horse était pour les Indiens un gage de chance pour le cavalier qui le montait. Ils le croyaient doté d'un pouvoir visant à protéger le cavalier durant les batailles. Le Paint Horse a pour origine des chevaux sauvages descendants des chevaux introduits par les conquistadores. Jusqu'à nos jours, le Paint Horse séduit par le caractère unique et la variété de ses robes. Il est apprécié pour ses nombreuses qualités qui lui valent ce succès qui perdure à travers les siècles dont l'endurance, la vitesse et la souplesse.